Déjà un an que j’ai quitté le monde du travail. Le temps file et la date anniversaire arrive a grand pas. Sur un CV, un trou d’un an, ça peut encore s’expliquer. Mais je ne dois pas trop tarder. Et puis clairement j’ai l’envie. Au delà d’une obligation ou d’une nécessité, j’ai besoin de me sentir utile. Et le métier que j’ai envie d’exercer je l’ai trouvé: ce sera aide a domicile. (Cf J’ai osé me projeter dans un nouveau métier). Alors si j’osais me confronter à nouveau au monde du travail ? Si j’osais concrétiser cette idée ?
Confronter est un mot fort, mais, pour moi, le plus approprié. Le monde du travail me fait peur. De nouvelles personnes, un nouvel environnement. Me sentir évaluer, juger. La remise en cause ou le test de mes capacités. Tout ça m’effraie et ce n’est pas exagéré.
Mais je ne veux plus me laisser diriger par cette peur. Elle n’est pas adaptée, je veux m’en débarrasser. Je veux être fière de m’être surpassée, mais aussi et surtout, fière d’y être arrivée. D’être allée au bout d’une idée qui me plait. D’exercer un métier que j’aurai choisi et que je ne me serai pas imposé. Un métier nouveau totalement dissocié de ma précédente activité. Un métier que je serai fière d’exercer.
Ok j’ai l’idée. L’envie est là aussi. Maintenant je dois y aller… Je refais donc mon CV. Nouvelle photo d’identité. Je rédige également ma lettre de motivation. Pour la première fois de ma vie, je n’écris aucun mensonge. Je dois expliquer ma reconversion et ce changement d’orientation. Je fais relire ma lettre car je la trouve tellement sincère. J’ai peur qu’elle soit mal tournée ou totalement déplacée. Mais je suis rassurée, j’ai réussi à travers mes mots, a faire passer toutes mes idées.
Voilà j’y suis. Et pour corser un peu les choses, je souhaite me déplacer pour candidater ! Oui, je sais j’aime la difficulté ! Cela m’effraie totalement, mais j’ai envie de faire autrement. Auparavant lorsque je postulais, j’avais pris l’habitude d’envoyer mon CV et ma lettre de motivation par mail. Mais là, j’ai envie de me confronter à la réalité. Je souhaite qu’ils voient combien je suis motivée. J’ai tellement envie d’y arriver ! Parce que ma formation, mon expérience sont totalement décorrelées de ce nouveau métier ! Ils doivent voir qui je suis, ma personnalité. Et puis j’ai envie de les rencontrer.
Je souhaite convaincre que mon manque d’expérience dans le nouveau secteur visé peut être comblé par mon envie, mon engagement et ma volonté.
J’ai trouvé une annonce juste parfaite pour moi. Ils n’attendent pas d’expérience, j’ai donc ma chance. Le défi est posé, je fixe ma journée. Je me rends sur place. Mais là, c’est le drame… Me voila totalement paniquée. Devant la porte, je suis prise d’une crise d’angoisse. Qui va me recevoir ? Qu’attendent-ils de moi ? Si je n’arrive pas à parler ? Que vont ils penser de moi ? Les larmes et les tremblements débarquent. Je ne peux plus bouger. Je suis tétanisée. Je repars avec ma candidature sous le bras. Ce sera pour une autre fois…
Et pas facile de passer au dessus de ça ! Parce que, vraiment, j’ai cru que j’en étais capable ! Je suis totalement déboussolée… est ce qu’un jour j’y arriverai ? Et puis c’est douloureux d’être face à l’échec. Je me sens si nulle et désemparée. Pourquoi le monde du travail me fait si peur ?? Je me sens hors norme et tellement a pars… Ma parole, mais j’ai un vrai pète au casque !
Une weekend de formation Gestalt est passé par là. Me voila requinquée et prête a y retourner. Car non je n’abandonne pas. Mon CV je leurs donnerais en face à face. Je veux y arriver mais pas a n’importe quel prix. La précédente expérience m’a totalement déstabilisée. Je ne veux pas revivre ça une deuxième fois. J’y retourne, oui, mais avec une béquille, un médicament. Apres tout, c’est une première expérience. J’apprendrais petit a petit à m’en passer, si je dois recommencer.
Me voici donc à nouveau devant les locaux de l’association qui recrutent. J’entends une voix. Sans m’en rendre compte je recule d’un pas. Et puis je me reprends : non cette fois, je franchirais le seuil de cette porte. Je sauterai le pas.
J’y suis arrivé. Mon CV, je l’ai donné… mais non sans mal. J’ai tremblé comme jamais. J’ai vraiment eu peur. Je n’ai pas vraiment réussi à m’exprimer. Il ne fallait pas que ça dure plus longtemps. Je ne sais pas ce que ça aurait donner sans médicament !
Malheureusement, bien que j’ai réussi à atteindre un objectif fixé, je n’éprouve que très peu de satisfaction. Comme si j’avais honte de moi, honte de ce que j’avais pu donner à voir. Mais aussi parce que j’ai conscience qu’il ne s’agit que d’un premier pas. Je sais que ce n’est que le début d’un long combat. Je dois maintenant me préparer à l’idée que l’on puisse m’appeler, que l’on veuille me rencontrer, et que ça puisse marcher…
Des petits pas jour après jour. Tu as trouvé ta voie, c’est déjà extra!
Doucement tu vas prendre confiance. Ce n’est évident pour personne de « se vendre ».
Merci Oui c’est tout a fait ça … pas a pas. Je ne peux pas aller plus vite et chaque pas me parait une montagne ! Mais j’ai envie d’y croire !
Tu finiras par y arriver 🙂 C’est vrai que savoir d’emblée qu’on sera jugée et décortiquée pour un poste à de quoi nous bloquer, mais au final, il faut se dire qu’au pire on risque juste un « non » et c’est pas la mort (en tout cas c’est ce que je me dis pour relativiser). Bon courage !
Merci 🙂 Disons que ce n’est pas forcement le résultat qui m’effraie mais comment ça va se passer… J’ai peur de moi, de mes angoisses. De m’effondrer et de ne plus rien contrôler… mais j’y crois : ça finira par passer Me manque juste pas mal de confiance en moi 🙂
Bon courage à toi, tu es sur la bonne voie !
Merci beaucoup Vraiment je prends tous ces encouragements Ils vont me porter Merci