Se faire plaisir – Je me sens tellement différente parfois… Je vois toutes mes résistances et toutes les barrières qu’il me reste à lever, pour aller encore un peu plus vers l’épanouissement. J’ai encore tellement à apprendre. Et répondre à mes envies en fait partie. Étrange, bizarre. Tu l’as bien dit. Pour la majorité des gens – enfin, c’est ce que j’imagine – se faire plaisir est d’une facilité déconcertante. Il suffit « juste » de faire, lorsque le temps est là, et les conditions réunies, ce qui nous anime : lire un livre, regarder un film, sortir faire une balade, aller à un concert, ou encore jouer à des jeux sur Internet… Les désirs sont multiples. Mais pourquoi, moi, je bloque ? Qu’est-ce qui fait que je n’arrive pas à concrétiser ces idées et activités qui me plaisent ?
Quels sont mes désirs ?
Je mesure, cependant, le chemin parcouru. Auparavant, je n’avais aucune idée de ce qui me faisait envie. Aucune passion reconnue. Aucun attrait particulier. En tout cas, j’étais dans l’incapacité de les nommer. Probablement du fait de cette mélancolie qui m’a longtemps accompagnée… De cette méconnaissance de moi et de qui j’étais. Mais un travail thérapeutique en Gestalt est passé par là, et aujourd’hui, je sais le dire : j’aime apprendre, comprendre, analyser, découvrir. J’aspire tellement à mettre davantage de culture dans ma vie. Combien de fois, je me suis sentie inculte ! Je voudrais lire tous les livres, voir tous les reportages ou les films. Curieuse insatiable, j’adorerais multiplier les concerts, les conférences, pour toujours en savoir plus et en découvrir davantage ! Mon intérêt n’a pas forcément de limite.
C’est ça en plus le pire ! Je peux lire un roman à l’eau de rose, comme un livre poignant autobiographique. Je peux regarder un documentaire sur la construction des châteaux-forts – Oui ! Oui ! Véridique ! – mais aussi un autre sur la fin de vie. Par le passé, j’ai assisté à des concerts de rock, mais ai aussi écouté un concert de piano ou un concert philharmonique… Tout m’inspire ! Si tu savais combien ce besoin, de me nourrir intellectuellement, est fort ! Et si, en plus, je peux, par la suite en discuter avec d’autres personnes… Oui, je te le dis, je sais clairement aujourd’hui ce qui me fait du bien et me motive. Agrandir ma connaissance, toujours mieux me connaître, et échanger davantage.
Ne pas se faire plaisir
Mais j’ai beau connaître mes centres d’intérêt, j’ai beau disposer du temps, je ne réponds pas à ma curiosité intellectuelle. Et puis, il n’y a pas qu’elle… Je me suis lancée dans l’écriture d’un roman. J’en suis à environ 50 pages. Mais le projet est en stand-by. Depuis quelques mois, déjà, si cela ne fait pas un an… Ça craint… Je n’en suis vraiment pas fière, moi qui t’ait parlé de ce projet ici et qui serais tellement heureuse de pouvoir, un jour, te le faire lire ! Et bien non… Enfin pas tout de suite. Bien que j’y pense constamment et que l’écriture d’un livre fait partie de mes rêves les plus profonds, je bloque. J’ai beau avoir conscience de tout le bonheur que cela m’apporterait, je n’y vais pas et fais passer avant tout le reste… J’ai bien conscience de mon mécanisme, et ça m’attriste.
Je vois comme je m’auto-sabote et comme je ne prends pas ce risque… Mais quel risque d’ailleurs ? Qu’est-ce qui fait si peur à se faire plaisir ? Pourquoi je me limite ? J’ai ma petite idée, et la première est l’utilité… Oui, il parait ancré en moi, que si j’entreprends une activité, elle doit servir à quelque chose. Répondre à un plaisir, cela parait bien futile ! Et c’est quoi cette notion ? On ne fait pas tout ce que l’on veut dans la vie. La vie est sérieuse. Ne pense pas trop à toi, adapte toi, fais ce que l’on te demande et ne fais pas de vague… Si je lis, regarde, écoute, je dois en garder une trace. En retenir quelque chose. Probablement des leitmotivs bien ancrés qui m’empêchent d’y accéder. Des croyances que je me suis construites ou qui m’ont été transmise.
S’auto-saboter
À y regarder de plus près, je crois que l’on ne m’a jamais vraiment demandé mon avis, sur ce qui me faisait réellement envie. Cela n’avait pas d’importance. Il s’agissait pour moi de m’adapter, de me fondre dans la masse. Il y a des codes, des règles à respecter. Pour ne pas être rejeté, un minimum accepté. Enfin, c’est ce que j’ai probablement fini par croire, à mon grand désarroi… Et puis se faire plaisir, n’est pas une priorité voyons ! Le travail, la famille, enfin tout passe avant ! C’est fou quand même comme je suis habitée par ces idées. Se faire plaisir, serait presque de l’ordre du pécher… Lorsque j’écris cela, je ne peux m’empêcher de penser que cette idée ne m’appartient pas. Je l’ai très probablement hérité des valeurs catholiques inculquées dans ma famille…
Et puis si je commençais à répondre à tous mes besoins, et que tout s’arrêtait ? Éternelle inquiétude que j’ai et dont j’ai bien du mal à me séparer. Comment m’engager, m’investir, dans des nouvelles habitudes de vie, sans être certaine, que je vais pouvoir les poursuivre ? Tous mes blocages m’épuisent… Je le sais : je dépense plus d’énergie à aller contre mes envies qu’à les assouvir… C’est terrible… Je sais que la peur du changement n’est pas loin. Je sais ce que je laisse – mes vieilles habitudes et croyances -, mais qu’est-ce que je gagne ? Comme si je n’assumais pas qui j’étais et ce qui m’animais. Que répondre à mes besoins allait faire de moi une autre personne que je ne connais pas et que tu n’aimerais peut-être pas…
Apprendre à se faire plaisir
Eh bien, tu sais quoi, j’ai envie de changer ça ! Tu commences à me connaître : oser est mon essence. Tout ce qui me fait avancer. Alors je vais y aller, petit à petit, et commencer à lire. Lire déjà le dernier livre que l’on m’a offert : « Bébé, dis-moi qui tu es » du Dc Philippe Grandsenne. Mais aussi visionner ce reportage que je veux voir sur l’hypnose. J’avoue, je sens que ce changement est déjà en marche. Dernièrement, j’ai acheté plus de livres en 6 mois qu’en 10 ans de vie, ou presque ! Pour ne pas me forcer, parce que mon temps n’est pas non plus extensible, pas à pas, je vois comme je remplace la télé ou les réseaux sociaux par ce qui m’attire. Et puis j’ai appris dernièrement à faire des pauses. Et comme il m’est difficile de ne rien faire, j’utiliserai ce temps pour mes plaisirs. Même 10 minutes par jour. Pour balayer ces vieilles idées obsolètes et toujours un peu plus m’épanouir. 🙂
Bravo Emeline pour le chemin parcouru et merci de partager cette évolution avec nous.
Je me retrouve dans tes lignes, j’ai moi aussi soif de connaître, d’apprendre. J’adore lire, découvrir, rencontrer. Je vais un peu dans tout, je me disperse parfois mais c’est toujours formidable de s’essayer à autre chose.
J’arrive un peu plus à dire mes envies. Mais pendant longtemps comme toi je me suis adaptée. Se défaire des schémas familiaux, des idées préconçues ça demande du temps.
Beau weekend à toi et un jour viendra tu verras où tu te ferras vraiment plaisir plusieurs fois par jour.
Merci Marie 🙂 Oui je suis sur le chemin et ce qui est chouette c’est que je n’ai pas fini de découvrir des choses et d’évoluer en avançant 😉 Très bon we à toi aussi Marie Et il devrait y avoir du plaisir ! 😉 Bises