J’ai changé. C’est inévitable. Avec l’âge, les épreuves de la vie, les rencontres. Et le travail thérapeutique que j’ai entrepris il y a plus de 10 ans. Et pour certaines choses, mon ancien moi me manque… Ne t’y trompe pas, je n’ai pas de regret. Mais parfois le doute est là. Est-ce bon, sain, pour moi, tous ces changements ? Est-ce que tout ce travail sur moi vaut le coup ? Ai-je plus à gagner qu’à perdre à poursuivre toutes ces transformations ? Je ne peux m’empêcher de me questionner. Et en même temps, je me connais, je n’aime pas lorsque les choses se figent…
Mon ancien moi et sa carapace
Mon ancien moi avait une carapace. Une épaisse cuirasse qui m’empêchait de ressentir les émotions. Au contact, j’étais en mesure de rester droite, malgré l’agitation intérieure. Jusqu’à paraitre insensible, sans douleur. Cette carapace parfois me manque. J’aimerais encore aujourd’hui pouvoir l’enfiler de temps en temps. Lorsque ce que je ressens devient insupportable. Lorsque, pour un rien, viennent les larmes. Mon nouveau moi accueille les émotions, les laisse vivre. Et ne peut plus, très honnêtement, les retenir comme avant. C’est sain et bon signe, tu me diras. Mais parfois, c’est bien handicapant. Je vois toute la place qu’elles prennent dans ma vie. Combien elles influencent mon quotidien et les choix que je prends. Plus à l’écoute de mon corps, de ses limites, je me sens parfois bien trop au ralenti. Là où avant ma carapace me faisait me tenir droite et foncer tête baissée. Telle une machine.
Mon ancien moi était en mesure de regarder les informations à la télévision, les scènes de violence dans les films ou se rendre dans un hôpital sans se sentir tout de suite mal. Ma sensibilité, que je vis comme exacerbée aujourd’hui, ne représentait un frein en rien. Elle était comme éteinte. J’ai bien conscience qu’elle était là, tapit quelque part. Que le fait de la taire ne faisait que nécroser ma douleur à l’intérieur. Mais en attendant, de temps en temps, j’aimerais à nouveau la revêtir. Pour un peu moins sentir…
Une conscience et un éveil différents
Mon ancien moi n’avait pas la moitié de la conscience et de l’éveil que je possède maintenant. Bien sûr, c’était triste pour les belles choses. De ne les voir qu’à moitié ou de les vivre qu’à demi-teinte. Mais tellement plus agréable pour celles qui le sont moins. Je me sentais moins responsable, moins touchée par les injustices, le non-respect de la planète ou encore le machisme. Comme si, aujourd’hui, mes yeux s’étaient ouverts un peu plus sur mon environnement. Sur les personnes qui m’entourent, sur ma responsabilité et les gestes et les choix que je peux poser. Je sais aujourd’hui que j’ai mon rôle à jouer. Que je n’ai pas systématiquement à être d’accord, à tout approuver. Qu’il existe d’autres alternatives, d’autres manières de penser. C’est pratique parfois de prendre les choses, comme on nous les a appris, et, comme l’ensemble du troupeau, suivre.
Tellement plus facile de ne pas voir et de se dire que l’on a aucun pouvoir. Que les choses sont telles que l’on veut bien nous le dire. Mon ancien moi était plus éteint, moins conscient des enjeux et de ce qui se vivait. Je percevais la vie avec un autre filtre. Plus opaque et sans loupe certes, mais parfois c’est aussi rassurant de ne pas y voir trop clair…
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Je trouve que cet aspect est celui qui me manque le plus. Mon ancien moi s’adaptait en toute circonstance. Il en fallait beaucoup pour le contrarier. Je considérais comme bien plus important ce que l’autre pouvait vivre. J’étais avec cette idée, que déjà, être là, accueillie, était un luxe. Alors me permettre de faire la difficile, était inenvisageable. Aujourd’hui, je connais mes limites. Je sais nommer mes besoins. Exprimer mes valeurs, les mettre en pratique et les défendre. C’est bien plus confrontant. Avant, je ne me connaissais pas. Sans racine, sans encrage, tout m’allait et je m’adaptais. Au gré du vent. Ces temps-ci, cela est devenu bien plus difficile. Je sens comme l’irrespect, l’immobilisme, ou la non remise en question m’irritent par exemple. Je vois comme je ne peux plus côtoyer certaines personnes avec qui, pourtant, j’ai pu passer énormément de temps.
Les choses ont changé. J’ai changé. Les autres ont moins d’excuses. Je me sens moins malléable. Et vais jusqu’à m’interroger sur le bien-fondé de cette transformation. Ne m’éloigne-t-elle pas des autres ? Gênée par ce qui arrive, je m’interroge sur le fait de me prendre trop au sérieux. Je suis qui, moi, pour donner mon avis ? Et si c’était eux qui avaient tout compris ? En attendant je me sens différente. Et voudrais parfois que les choses soient plus faciles. Moins gênantes…
Stabilité et sécurité
Mon ancien moi ne connaissait que très peu la surprise. Les jours se ressemblaient. Rien ne détonnait vraiment. Bien que je ne sache pas me projeter, je n’étais pas vraiment inquiète de mon avenir financier par exemple. J’avais un revenu fixe. Des habitudes bien calées. Guidée par les idées préconçues que j’avais dans la tête, je n’envisageais pas la vie autrement. La semaine était consacrée au travail. Le weekend à la famille et aux amis. Chaque été nous partions en vacances. Chaque hiver, au ski. Je ne faisais quasi jamais de nouvelles rencontres. Les amis que j’avais me suffisaient. Et nos sorties répétées, m’allaient bien. Rien de fou fou, certes, mais un peu de confort tout de même ! Cette sécurité me manque. Je vous en ai déjà parlé ici, je suis dans une période d’incertitudes et d’inconfort. Et cette vie sans surprise, je voudrais bien la retrouver plus souvent.
Ce que je gagne
Toutefois, je ne peux terminer cet article, sans une note plus positive. Bien sûr, j’ai perdu certains aspects bien utiles, mais ce que j’ai gagné, n’a pas de prix. Mon nouveau moi est heureux. Oui, contrairement au précédent. Je vois et saisis le bonheur, et ressens l’intensité et la beauté de la vie. Bienveillante avec moi-même, je me sens bien plus en accord avec ce que je pense. Et ose un peu plus le dire. Je crois davantage en moi et m’octroie toujours plus de valeur. Certes, ma carapace, mon filtre d’avant et mon adaptabilité sans faille parfois me manquent. Mais je sais aussi faire le constat, que je me sens bien plus épanouie et en vie. Pour rien au monde, je ne reviendrais en arrière. J’aime, de plus en plus, la femme que je suis aujourd’hui.
Mon ancien moi me manque
Qui suis-je ?
Je m'appelle Emeline.
Après avoir longtemps travaillé en entreprise dans
le domaine des Ressources Humaines, aujourd'hui coach professionnelle certifiée formée en Gestalt thérapie, je m'épanouis dans l'accompagnement des transitions et questionnements professionnels.
Humanité, confrontation bienveillante, et sécurité
sont mes piliers.
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12 commentaires sur “Parfois, mon ancien moi me manque…”
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Ton nouveau toi est heureux et le bonheur n’a pas de prix.
Oui c’est certain mais parfois pas toujours facile d’être connecté à lui… de me dire que tout cela en vaut la peine… la prise de recul m’aide… Bises Ornella
Je me reconnais tellement dans tes mots Emeline!
Se découvrir, lâcher ses résistances et son armure comme tu le dis, c’est connaître l’inconfort. D’un coup on est vraiment soi et tout ce qu’on a pu accepter, vivre par le passé ne nous correspond plus. Ce n’est pas évident et en même temps on gagne en qualité de vie, en sérénité.
C’est tout un cheminement…
Je t’embrasse et te souhaite une belle journée. Merci pour cet article.
Merci Marie 🙂 Oui ce n’est pas évident… J’espère oui que c’est pour du mieux 😉 J’aime aussi beaucoup de parties de moi qui sont apparues… je travaille donc l’acceptation de tout ça ! 🙂 Je t’embrasse Prends soin de toi et très belle journée à toi aussi
Je crois que beaucoup de patients que j’accompagne mes demandent inconsciemment « aidez moi mais ne changez rien » car il est bien difficile de d’évoluer, c’est effrayant. Peur de ne pas savoir ce qu’on va trouver, ce qu’on va devenir, abandonner des automatismes, des mécanismes de défense, se montrer vulnérable, baisser sa carapace. Ca demande du temps, certains y arrivent d’autres ont besoin de plus de temps. Mais la clé c’est l’acceptation de soi et le changement vers un mieux être et ça, ça n’a pas de prix 🙂
Line
Merci Line pour ton partage Oui c’est tellement vrai Le changement effraie toujours un peu C’est mon travail actuellement : l’acceptation et la non frustration 😉 Prends soin de toi Belle journée !
Je me reconnais énormément aussi. Pareil, je m’adaptais, je supportais, jusqu’à ce que ça explose. Aujourd’hui, je peux passer pour une chieuse et ce n’est pas facile, mais tant pis, je souffre moins en continu et je me sens beaucoup plus alignée.
Merci Elisa Moi j’avoue que j’ai encore du mal à me faire confiance, à donner de la valeur à ce qui compte pour moi… Je vois comme j’ai besoin de travailler encore l’affirmation de moi 😉 Prends soin de toi Bises
Tu peux être fière de toi, il faut être forte pour faire le deuil de son ancienne vie mais le meilleur reste à venir.. Tu vivras pleinement tes peines et tu ressentiras tes souffrances avec plus d’intensité certes mais les joies aussi, et c’est ce qui est merveilleux. Bonne continuation pour la suite de ton évolution. Superbe article plein d’émotion.
Oh merci beaucoup Angélique 🙂 Je prends tous tes mots encourageants. Oui je suis en vie et vibre un peu plus aujourd’hui qu’hier : aucun regret donc ! 😉 Bon après midi !
Tu décris très bien tout ce qui change dans notre vie quand on accède à un nouveau niveau de conscience. Mon parcours présente des similitudes avec le tien, mais j’avoue que, contrairement à toi, mon ancien moi ne me manque pas ! Je suis même plutôt curieuse de découvrir les prochaines étapes de mon évolution… En tout cas, je suis impressionnée par ta résilience et ton courage, tu as l’air tellement plus heureuse qu’avant !
Merci Nadège 🙂 Oui il y a tellement de mieux Ce n’est en rien comparable 🙂 Je suis heureuse de lire que ton ancien toi ne te manque pas : tu as probablement plus avancé que moi 😉 Prends soin de toi et au plaisir de te lire Bises