Mon introject et moi

Mon introject : "ce que je pense ou ressens n'a aucune importance."

« Ce que je pense, ou ressens, n’a aucune importance. ». Voici l’introject massif avec lequel j’ai grandi. Cette phrase, on ne me l’a jamais dite. C’est moi, qui me la suis construite, en réponse à ce que je vivais et ce que l’on me renvoyait. Probablement dès très petite. Alors, pas facile aujourd’hui, de m’en défaire. De me détacher de cette croyance, et d’oser partager à mes coachés, à mon entourage, ce que je pense ou ressens. J’ai cette phrase dans ma tête qui me guide inconsciemment. Et quelque part définit ma façon d’être.

C’est quoi un introject

Qu’est-ce qu’un introject ? Il s’agit d’un concept que l’on a gobé, avalé, lors de l’enfance. À force de redites et répétitions. Cette phrase a pu nous être dite, comme par exemple « tu es nulle en français. », « tu n’es pas douée de tes mains », « dans la famille, c’est toi le créatif » ou « tu ne comprends jamais rien. » Mais elle peut également être sous-entendue. Par la réaction des parents, ou sa non-réaction. Par ses attitudes ou ses gestes, ou tout simplement, comme dans mon cas, l’intérêt que l’on m’a portée.

Mon introject - Mécanisme de défense

L’introject est une réponse, un mécanisme de défense. On le créé pour se protéger et continuer d’avancer. J’ai préféré me tenir à « ce que je pense, ou ressens n’a aucune importance », plutôt que de voir la réalité en face : mon avis ou mes émotions ne pouvaient pas être pris en compte. Trop dur à accepter. Pas facile, enfant, de ne pas me sentir considérée. Alors j’ai trouvé un subterfuge. Une autre façon pour ne pas souffrir et ainsi réussir à faire face à une évidence trop douloureuse à vivre. J’ai préféré tout camoufler. Et me taire plutôt que de parler.

Le pire mensonge est de se mentir à soi-même. Marc Levy Cliquez pour tweeter

Comment s’est-il construit

Mon introject et moi

Mon introject s’est construit pendant mon enfance. Le traumatisme que j’ai subi a malheureusement effacé tous les souvenirs de ma mémoire. Mais je peux imaginer que mon tempérament de petite fille colérique, plutôt expansive, dynamique et bavarde, ait amené ma maman à me dire « Calme-toi ! », « Arrête de parler ! », « Arrête de bouger ! ». Et mon entourage de dire « Vous êtes insupportables ! ». Ce qui m’a entrainée à penser que mon comportement n’était pas adapté. Que je devais apprendre à contenir. À garder davantage tout ce que je pouvais vivre.

Puis plus tard, à la mort de ma mère, mon ressenti d’enfant a été totalement occulté. À aucun moment, dans mes souvenirs, il ne m’a été demandée comment je souhaitais lui dire au revoir par exemple. Je pourrais continuer encore la liste des faits qui ont donné naissance à mon introject. Mais je vais m’arrêter là si vous le voulez bien. Car cet article n’est nullement un règlement de compte ou un étalage. Je ne fais aucun reproche à mes parents, soyez rassurés. Je sais qu’ils ont fait comme ils ont pu, sans vouloir, à aucun moment, me blesser. Et je ne sais pas ce que, moi-même, en tant que maman, je transmets à mon enfant ! Je ne fais donc aucune critique ! Simplement par mon travail thérapeutique, j’ai compris comment mon introject s’était construit.

Et ensuite ?

La prise de conscience de cet introject massif a été une révélation pour moi. J’ai compris pourquoi il m’était si difficile de partager ce que je pensais et ressentais. Combien avec la parole – car par écrit, vous l’aurez compris, c’est plus facile – j’ai du mal à m’exposer. Ce qui vibrait au fond de moi, mon être profond, mes étincelles et petits papillons, a un moment ont été écrasés. On leurs a demandé de ne plus exister. Je suis restée convaincue pendant des années, que pour mon bien, il était mieux de ne pas trop me dévoiler.

Se construire avec un introject

Ce mécanisme de défense, aujourd’hui, je le remercie. Oui, car c’est lui qui m’a permise de continuer à vivre. Malgré la tristesse et la douleur ressenties. Mais il ne m’est plus utile. Je souhaite en prendre soin. Lui dire que c’est terminé. Aujourd’hui je n’en n’ai plus besoin. Il m’est même handicapant. M’empêchant de nourrir mes relations de ce que je pense et ressens. J’ai besoin de faire parler tout mon être. De libérer ce que, trop longtemps, j’ai gardé. Soyez prêts, ma nature profonde ressurgit. Et avec elle, la vie !

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Mon introject et moi

8 commentaires sur “Mon introject et moi

    1. C’est un mécanisme de défense établit en Gestalt Je pense d’ailleurs de plus en plus à présenter les autres également 🙂 Oui nous en avons tous mais bon nombre sont inconscients… C’est en effet un travail de fond… ! Bises

  1. Quel témoignage! Et quel beau parcours aussi!
    C’est fou ces phrases, ces idées qu’on se crée pour se protéger et qui souvent nous bloquent dans notre évolution. C’est très important de poser les mots par la suite, pas toujours évident de le faire, mais une fois que c’est fait ça permet en effet d’aller de l’avant…
    Bravo Emeline et merci pour ton partage, encore une fois.

  2. J’ai appris quelque chose, et en plus de vraiment intéressant. C’est très plaisant, merci !

    Tu me donnes tellement envie de connaître plus en profondeur la Gestalt !

    1. 🙂 Oh ça, ça ne peut pas me faire plus plaisir ! Oui j’ai vraiment envie de partager de plus en plus ce que j’apprends 🙂 Merci Rosa Bises

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