Je ne sais pas dire non…

Je ne sais pas dire non - Apprendre à s'affirmer

Je ne sais pas dire non – C’est une catastrophe. Pas pour tout, entendons-nous. Mais tout de même, j’ai une vraie marge de progression… Je l’ai constaté, cela ne se passe pas avec tout le monde. Ma difficulté est avérée, lorsque je ne connais pas ou très peu la personne. Et bien sûr, une fois l’échange terminé, je suis bouffée par la gêne et le regret… Mais comment me suis-je mise dans cette situation ? Mais pourquoi n’ai-je tout simplement pas su dire non ? À travers cet article, je souhaite te partager une anecdote que je viens de vivre. Et en te la décrivant, revenir sur les clés pour enrayer ce drôle de mécanisme.

Situation surprise et gênante

La situation dont je souhaite te parler est encore très vivante dans ma tête. Et dans mon corps aussi… Oui, car je me sens physiquement comme bloquée depuis. Au niveau de la poitrine. Et je me sens ridicule, on peut le dire. Avec cette phrase qui tourne en boucle : quelle imbécile je suis ! Les conséquences pourraient être gênantes… Je viens de dire oui à quelque chose qui ne me convient pas. Et qui risque de laisser comme un malaise entre la personne et moi… Je pose la scène : je suis en plein échange avec une femme que je côtoie seulement depuis la troisième fois. Nous ne nous connaissons pas vraiment. Nous nous sommes rencontrées par le biais de nos enfants. Je lui évoque ma recherche d’emploi pour janvier. Sans que je m’y attende, elle me parle d’un poste qui va se créer dans son agence.

Je ne sais pas dire non - Quand la peur d'être rejeté fait dire oui

Moi de répondre « Ah! Et bien pourquoi pas ! » Avec le cœur qui palpite et toute l’angoisse que représente pour moi la reprise d’un emploi… Elle enchaîne : « Tiens, voilà ma carte, envoie moi ton CV ! ». À ce moment précis, mon corps me dit « non !!! » , et moi, je dis « oui »… Je ne sais même pas de quel poste il s’agit. Elle me parle d’assistanat. Puis de commercial. Je réponds à nouveau « pourquoi pas ». Puis elle me vante le cadre de travail. L’ambiance a l’air vraiment top. Les responsables très compréhensifs et dès que j’essaye de mettre un bémol – « c’est un temps partiel que je recherche », « avec le bébé, apprendre un nouveau poste, ce ne sera pas chose aisée. » – elle me rassure et cherche davantage à me convaincre.

Je ne sais pas dire non

Je ne sais pas dire non - Apprendre à respecter ses envies et ses besoins

Le pire, c’est que je me vois faire ! Oui, je me vois m’engluer dans une situation dans laquelle il va m’être de plus en plus difficile de m’extirper ! Je me vois essayer de me dépatouiller pour tenter de lui faire comprendre, que là tout de suite, je ne suis pas intéressée. Mais je ne sais pas dire « non ». Alors j’acquiesce. J’ai beau savoir que ce type de poste n’est pas pour moi, je la ressens tellement engagée et convaincue par son offre, comment puis-je refuser ? Je me sens tellement mal. Elle, elle veut m’aider, et moi, je ne suis même pas capable d’être honnête. Mon sentiment profond est la honte. Comment puis-je refuser une possibilité d’emploi de surcroit ? Ca ne se fait pas ! Que pourrait-elle penser ?

J’imagine que toutes ces croyances doivent contribuer à mon manque d’affirmation. Mais quel con ! Oui, je m’en veux. De laisser planer ce doute. De laisser penser à la personne ce que j’imagine qu’elle attend de moi. Car il s’agit bien de cela : une vraie projection ! Je donne à la personne en face de moi, quelque chose qui m’appartient. Je m’imagine que si j’étais à sa place, je serais attristée que mon offre ne soit pas considérée. À aucun moment, je ne veux la décevoir. Faire plaisir, encore et toujours. Comme si ce qu’elle ressentait avait plus de valeur que mes ressentis…

Apprendre à m’affirmer

Mais ça suffit ! Je souhaite enrayer ce mécanisme. La première étape, serait déjà, avant d’apporter une quelconque réponse, de prendre le temps de la réflexion. Respirer, souffler. Et me questionner sur ce que je souhaite vraiment. Ai-je tous les éléments pour répondre à la question ? J’aurais tellement aimé pouvoir lui dire : « Ah, et de quel poste il s’agit ? ». Et de pouvoir continuer en expliquant : « Tu sais, le commercial, ce n’est pas vraiment pour moi. C’est vraiment dommage ». Je fais le souhait avec toi, d’arrêter de dévaloriser mes ressentis. De leur donner autant de valeur, autant de poids, que ceux de la personne qui se tient devant moi. Et j’ai commencé. Oui, je me sais de plus en plus bienveillante avec moi-même. Plus respectueuse. Tout n’est pas encore fluide, mais je sais que j’avance.

Apprendre à dire non

Plus je le vivrai, plus la croyance qu’il est suspect qu’une personne veuille me faire plaisir, s’effacera. Après tout, je le mérite autant qu’une autre personne. Le travail thérapeutique que je poursuis m’aide à gagner cette sécurité intérieure pour prendre davantage de risque. Oser dire « Non, cela n’est pas pour moi. ». Au risque de décevoir. Je ne suis pas une personne toute-puissante, parfaite. Qui peut dire oui à tout et tout faire. Et puis ce n’est pas parce que je dis « non » une fois à une proposition, que je rejette la personne toute entière ! Il semble qu’il y ait un beau quiproquo dans ma tête. Je ne peux pas plaire à tout le monde. Je le sais. J’apprends la confrontation et l’affirmation de ma personne.

Je ne sais pas dire non

Et mon corps m’a envoyé des signaux. Transpiration, rythme cardiaque qui s’accélère. Lui-même sait avant que je n’ai réellement besoin de réfléchir. Je fais le souhait de l’écouter encore davantage. De me fier à ces signes qui m’indiquent ce qui est juste et bon pour moi. Probablement que si je lui avais partagé mon émotion au moment de son offre, j’aurai déjà ouvert une porte. Ce n’est pas parce que je dis « non » que je dois me juger. Comme tout être humain, j’ai ce droit. Je ne suis plus obligée de constamment « obéir ». Surtout maintenant que je connais mes désirs. Je vais donc reprendre contact avec cette femme et lui partager où j’en suis. Et à nouveau lui dire merci. En trouvant les mots justes, je suis convaincue qu’elle pourra comprendre mon point de vue. Et que cet emploi que j’envisage, je le trouverai par la suite.

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Je ne sais pas dire non…

10 commentaires sur “Je ne sais pas dire non…

  1. Bel article et merci pour ces apports ! Je reconnais bien là la façon dont j’étais avant. Ce comportement à beaucoup accepter, à ne pas savoir dire non, même quand cela ne les « botte » pas vraiment, est caractéristique des profils de type Empathiques qui ont besoin d’être reconnus pour leur personne et donc de faire plaisir à l’autre. En prendre conscience et l’accepter est déjà un grand pas. Il convient ensuite de poser régulièrement des limites et de ne pas répondre tout de suite à la personne de façon à apprendre à dire de vrais « OUI ». Quand j’hésite, je préfère dire à la personne « Ecoute, laisse moi un bref temps de réflexion et je reviens vers toi en fin d’après-midi »

    1. Merci Anne-Claire pour ton écrit 🙂 Oui, je partage tes mots et je me sais sur le bon chemin. Parfois mes vieux travers viennent me surprendre à nouveau quand cela touche un endroit de moi sensible… ici le travail… Prends bien soin de toi et au plaisir de te lire Belle journée à toi

  2. Oh la la tu ne peux pas savoir (enfin peut-être que si) à quel point tes mots me parlent Emeline.
    Je ne compte pas le nombre de situations dans lesquelles je me suis retrouvée (et mise en danger aussi) parce que j’avais dis « oui » en pensant « non » et ça a été aussi loin qu’un mariage…
    Dire « non » ça s’apprend. C’est ce qui est bien.
    Être à l’écoute de son ressenti, de ce que nous dit notre corps.
    Et puis se détacher de nos « croyances », de l’idée de « bien ou mal ». Apprendre à dire non c’est aussi se rapprocher doucement de notre vérité.
    S’affirmer.
    Avancer à plusieurs c’est bien aussi. Grosses bises Emeline et merci pour tes partages toujours aussi inspirants.

    1. Oh merci Marie ! Je me sens moins seule 😉 Oui je suis convaincue comme toi que cela s’apprend et je n’ai aucun doute que l’on avance toutes les 2 dans la bonne direction 😉 Prends bien soin de toi Gros bisous Marie

  3. Je valide +++ !! Il m’a fallu du temps pour comprendre que ce driver « fais plaisir » était aussi ancré en moi, au point de, comme tu le dis très justement, « À aucun moment, je ne veux la décevoir. Faire plaisir, encore et toujours. Comme si ce qu’elle ressentait avait plus de valeur que mes ressentis… ».

    Il y a quelques semaines je suis tombée sur une phrase de la Bible qui m’a énormément soulagée et m’a permis d’ouvrir une nouvelle perspective : « Malheur, lorsque tous les hommes diront du bien de vous, car c’est ainsi qu’agissaient leurs pères à l’égard des faux prophètes » (Luc 6,26). Même sans être croyant, on comprend qu’en fait, c’est pas du tout bon signe que tout le monde parle bien de nous ! Car ça veut dire qu’on a parfaitement réussi à être hypocrite avec tous. Le naturel veut que si on est droit, honnête et authentique, on plaise à certains et pas à d’autres… Faire le deuil de plaire à tout le monde… une idée de piste pour renouer avec son authenticité et sa liberté intérieure 🙂 Merci pour ton article !

    1. Oh super ! Merci pour ton partage ! Oui c’est tellement vrai et pourtant parfois si difficile à accepter. J’ai l’impression de comprendre enfin que c’est meilleur pour moi de ne pas toujours plaire Merci Yanaëlle ! Prends soin de toi et bon weekend !

  4. J’adore cet article qui résonne tout particulièrement en moi actuellement ! Il s’avère que moi aussi une personne vient de me proposer une super opportunité. A laquelle je n’ai pas sauté de joie 😉. La différence c’est que moi cette personne je même connais bien puisque c’est ma prof de chant et que je chante avec elle depuis 2 ans. Alors quand elle m’a proposé d’intégrer un groupe avec elle…. Je suis restée bouché bée ! Parce que, comme toi, je ressentais le non dans ton mon corps. Mais peur de la décevoir, etc…
    Je suis quand même très fière de moi parce que j’ai osé lui dire que j’avais besoin de temps pour y reflechir ! Et ca, c’est deja une belle victoire !! 😃👍
    Ensuite j’ai fait un bon travail sur ce que je voulait vraiment (Et confirmé que je voulais dire non) travailler sur mes croyances limitantes au sujet de la soi-disant souffrance que j’allais lui occasionner. Et surtout j’ai appelé une amie qui m’a dit un truc génial :
    « Tu as le droit de ressentir ce que tu ressens. Et tu n’as pas à te justifier » !
    Et je me rends compte que oui, quand on cherche à se justifier c’est qu’au fond on n’accepte pas pleinement ce que l’on ressent. Comme tu dis on a honte. Et surtout, j’ai observé que quand je faisais ça, ça amenait à une discussion pour essayet de convaincre… Alors que j’ai le droit de ressentir ce que je ressens ! Point. Donc je trouve que c’est génial de s’entraîner à ne pas se justifier.
    (Ce que j’ai fait dans ma réponse par mail d’ailleurs, et ça m’a fait du bien de juste dire que mon coeur me disait non 😄)
    J’espère que cela pourra t’aider aussi dans ton cas 😉
    Bonne chance je sais à quel point c’est difficile ! Mais ce qui est top c’est que ça vient bien en s’entraînant 😃

    1. Oui je vois comme nos expériences sont similaires Merci beaucoup Sarah pour ton partage 🙂 Et bravo pour ton audace 😉 En effet le temps nous rend bien souvent bien plus service qu’on ne le croit et aujourd’hui je m’appuie dessus Sure que cette expérience me servira pour une prochaine opportunité 😉 Continue à prendre soin de toi et au plaisir de te lire ! Bon weekend !

  5. Ah, que je me retrouve dans ton article! Que de fois j’ai dit oui quand tout mon être disait non! Et toute l’angoisse inutile que je me créais ainsi! C’est parfois incroyablement difficile de dire non… Heureusement qu’on peut apprendre à le faire, lentement mais sûrement. J’arrive à dire non, maintenant, mais il m’arrive encore de me sentir coupable de le faire.

    1. Oui je crois que nous sommes nombreux à ne pas toujours savoir dire non… Cette culpabilité que tu évoques me parle bien Merci Isabelle pour ton partage

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