J’ai osé… dépasser ma phobie

Rien que de l’écrire, mon ventre se noue… l’émotion revient comme si j’étais face a la situation. Et pourtant, pour cette fois, tout s’est très bien passé. Oui j’ai osé surmonter ma phobie. Et je veux que ce souvenir reste encré, pour empêcher cette voix dans ma tête qui me répète « oui, mais la prochaine fois, tu n’y arriveras pas ». J’ai envie de vous en parler, pour pouvoir demain m’appuyer sur cette expérience de vie et faire disparaitre cette satanée phobie.

Ma phobie

Ce n’est pas simple pour moi d’en parler. Parce qu’une phobie, c’est une peur irrationnelle et démesurée. De l’ordre presque de la folie ! Pour ma part, elles se classent dans les phobies sociales. Oui parce que j’en ai plusieurs… tant qu’a faire ! Mais ma principale phobie, et je ne sais pas pourquoi elle a pris cette forme là, c’est de manger avec des personnes autres que mon cadre familial ou amical proche. Ou encore de prendre un verre. Tout ce qui pourrait m’amener a me faire utiliser mes mains en publics au risque de les voir trembler ou de tout faire tomber. Oui je vous l’ai dit : totalement déraisonnée ! Je suis effrayée, tétanisée rien qu’à l’idée de m’attabler avec des personnes que je connais peu. Comment pourraient ils réagir à ça ? Je ne sais pas…

Ces situations je les évite. Durant toutes ces dernières années et encore aujourd’hui, je fais tout pour déjeuner seule le midi ou en groupe mais juste un sandwich. C’est franchement triste. Je refuse toutes les propositions avec a chaque fois des excuses bidons. Mais comment expliquer ça ?? C’est totalement incompréhensible. Il n’y a aucun danger réel, avéré, et pourtant je suis terrifiée. Comment expliquer que lorsque je suis assise, a attendre que l’on commence à manger, je suis envahie par l’angoisse. Mes mains commencent a trembler. J’ai du mal a respirer. Je retiens mes pleurs. Je n’arrive plus a réfléchir ou a prendre part à la discussion. Ma phobie contrôle tout. Je n’ai qu’une envie c’est de partir. Mais je me sens comme bloquée, tétanisée. C’est tout simplement horrible.

En pleine tempête

J’ai le sentiment de ne pas pouvoir vraiment expliquer et donner la mesure de ce mal être avec juste des mots. Il faut le vivre. C’est un enfer où mes émotions, mon ressenti, sont totalement disproportionnés. Ils ne pourraient pas vraiment être pires dans le cadre d’un tsunami ou d’une agression. C’est affolant de l’écrire… Je suis submergée, totalement dépassée.

Alors forcément quand cela arrive, on s’en souvient. Et on se dit, en tout cas, c’est ce qui m’est arrivée, que cela va recommencer. Comme si, cela allait être systématique. Je me suis dit : ok, ça m’est arrivée une fois, deux fois, trois fois, sans prévenir. Maintenant plus jamais ça ! Je vais éviter de me confronter a cette situation. Je ne veux plus faire ressurgir ce souvenir. C’est comme ça que ma peur d’avoir peur s’est installée… assez sadique…

Pour la surmonter, je me suis gavée de médicaments. Ils m’ont beaucoup aidée. Anxiolytiques et bêtabloquants m’empêchent de trembler, ralentissent mon rythme cardiaque et atténuent mon angoisse. La peur est toujours là, mais elle ne se voit pas. Oui mais toute une vie…

Et faire différemment

J’ai donc choisi de les arrêter (cf J’ai osé… arrêter les médicaments). Et de m’y confronter. Apres avoir bien pris mon temps. En fait, une année. En douceur, et dans un cadre sécurisé. L’envie de surmonter tout ça et d’être fière de moi. Et peut être aussi beaucoup parce que je me sens mieux et un peu plus sure de moi. Besoin de ne plus me laisser bouffer, et une envie furieuse de vivre !

Ce weekend donc, j’étais en stage de Gestalt. L’environnement propice. Des personnes, certes que je ne connais pas, mais bourrées de bienveillance, de compréhension et même d’affection. Ils m’ont proposée un déjeuner dans une crêperie. Le premier jour, on me propose aussi un sandwich. A choisir, j’opte pour la seconde option. J’aurais bien une autre occasion de me confronter a ma phobie ! Et puis le lendemain, on me le repropose. Pas vraiment d’autres alternatives hormis celle de manger seule. Mais je n’en n’ai pas du tout envie. Ca me ferait super plaisir de manger avec eux tous. Alors j’ai dit oui.

Et je n’ai rien ressenti d’autre que de la joie ! A aucun moment je n’ai eu peur. J’étais juste bien, à vivre ce moment, pour beaucoup anodin. Mais pour moi, ça a été magique ! Rien de négatif, que du positif. Une seule chose pouvait me rappeler ma phobie : comme je l’ai toujours fait auparavant, je me suis mise en bout de table… histoire de limiter quand même le nombre de personnes autour de moi ! Mais a pars ça j’ai oublié qu’elle avait pu exister ! Je n’ai pas eu peur d’avoir peur, j’ai réussi a en profiter. Et c’est vraiment la première fois. J’avais oublié comment c’était. Et vous ne pouvez pas imaginer ce que cela représente pour moi !! Ce moment là j’en ai rêvé !!

Croire à nouveau en l’avenir

Pendant ce laps de temps, j’ai pu me dire, « ma phobie, c’est fini ! ». Je me suis gonflée d’espoir. J’ai réussi a penser que tout ça c’était terminé. Je me suis dit: « j’y suis arrivée ». Un bonheur immense qui me permet de me dire que tout peut arriver. Mais surtout le meilleur. Biensur comme je le disais au tout début de cet article, j’ai encore peur. Mais je sais aujourd’hui que c’est possible. Qu’en réessayant encore une fois, puis deux, puis trois, je finirais par en être convaincue : ma phobie est derrière moi.

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🙂 🙂 🙂 Cet article a été coup de coeur sur www.hellocoton.fr ! 🙂 🙂 🙂

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J’ai osé… dépasser ma phobie

18 commentaires sur “J’ai osé… dépasser ma phobie

  1. Le premier pas chance la donne. Une fois qu’on se rend compte qu’on a réussi à dépasser sa peur, on sait aussi qu’on peut le refaire. C’est très libérateur.
    Bravo! Tu peux être fière de toi.

    1. Merci ! Mais si je suis totalement honnête il y a d’autres fois ou ça c bien passé Disons que c la première fois en pleine conscience sans ressentir pourtant aucune peur, oui c’est libérateur ! Yes we can! 😉

  2. Toutes mes félicitations !

    Je sais ce que c’est une phobie au quotidien, je suis hématophobe. Et plus généralement, j’ai peur de tout ce qui touche le corps et ses signes de mauvaises santé.
    Je suis tétanisée par le sang (ça c’est pire que tout), je ne peux pas aller voir un médecin traitant sereinement, les hopitaux : jamais de la vie …
    La dernière fois, j’ai fait une crise en lisant un livre … Dans le métro …

    Donc tu peux être très fière de toi !

    C’est une belle et courageuse avancée !

    1. Merci beaucoup ! Il m’en aura fallu des années… et rien n’est encore gagné ! mais je prends ce bon moment pour moi 🙂 et je t’en souhaite tout autant Merci pour ce partage C’est toujours rassurant de savoir que je ne suis pas seule… Douce soirée à toi !

  3. Woooh c’est étonnant. C’est la première fois que j’entends parler de ce genre de phobies. Je suis très étonnée. En tout cas, je suis ravie que tu en vois le bout. Tu as eu le courage de l’affronter et cette phobie ne se sent plus la force d’exister. Bravo à toi !

    1. Je ne suis pas étonnée 🙂 Oui c’est particulier… Merci pour ton message Je prends tes encouragements 🙂

  4. Les mains moites en te lisant.
    Ma phobie à moi elle me fait vivre comme toi l’enfer, j’ai peur … De m’etouffer en mangeant !
    Autant dire que les repas n’en finissent pas, ça prend un temps phénoménal, j’évite certains aliments et jamais je ne mange en extérieur avec des gens.
    Surtout pas des inconnus, la situation me stressant trop.
    Étant donné que j’ai perdu 14kg à cause de ces conneries qui durent quand même depuis 4 ans, j’aimerais m’en sortir, je sais qu’il faut que je consulte mais… Je ne fais rien je reste dans ma peur.
    Te lire me fait du bien, deja je me sens moins seule à voir que les repas sont aussi une angoisse pour d’autres, mais de voir également que tu t’en sors.
    Bravo à toi.

    1. Rhooo un grand MERCI pour ton témoignage ! Moi aussi du coup je me sens moins seule. Si tu peux en parler c’est déjà beaucoup Je te souhaite sincèrement de trouver les clefs pour te sortir de ça Et demander de l’aide c’est un premier pas Je te souhaite de trouver ce courage Car j’en suis sure : si j’ai pu y arriver, ne serait ce qu’une fois, tu pourras aussi gouter ce plaisir !

  5. Bravo pour ce pas de géant ! C’est une question de volonté et de courage, et tu n’en as pas manqué 😉

    1. J’ai du mal avec le mot volonté… tu sais pour ma part l’envie ne m’a jamais manqué et pourtant… Mais oui j’ai envie d’être fière de moi et de ce courage Car vraiment c’est un combat Un grand MERCI pour tes encouragements : je prends ! 🙂

    1. Oui c’est vrai Ce n’est pas une chose dont on peut se vanter… Merci pour ton retour J’espère que pour toi également il y a du mieux si ce n’est que du mieux 🙂

    1. Merci pour tes encouragements et ton partage. Tu parles de sa situation au passé, je suis donc contente pour elle que ce soit derrière elle car je comprends sa douleur. J’espère moi aussi très vite en parler au passé 🙂

  6. Alors ça !!!
    J’étais ta voisine de droite dans cette fameuse crêperie !!
    Si j’avais su…
    Mais non, je ne savais pas…
    Et je trouve tout simplement fantastique de découvrir cette histoire sur la toile, parce qu’à mille lieues de me douter de ta phobie, je ne peux que te partager mes souvenirs de ce moment, à savoir chaleur, partages, échanges, rires… Et aussi la révélation que tu écris un blog… que je viens de trouver !
    Bravo Emeline, j’aime beaucoup ta plume.
    A très bientôt ! 😀

    1. 🙂 Et quelle voisine… ! un grand merci Manuella pour ce message Je suis touchée Par tes mots, que tu aies trouvé mon blog Merci Et oui j’espère a très bientôt

  7. Je viens de tomber sur ton blog et je comprends complètement ta phobie. J’ai également une phobie que je traîne depuis 10 ans maintenant (au divorce de mes parents) J’ai une phobie sociale et agoraphobie qui m’empêchent de sortir dans la vie réelle et de travailler. Ma phobie est reconnue en handicap. donc je ne sors presque pas de chez moi, juste pour aller faire mes courses, allez chez le psychiatre et médecin et quelques petites sorties quand je peux. Avant j’étais vendeuse à Paris et j’étais très sociable, je sortais beaucoup, faisais du sport, fêtes…et depuis ma vie a été complètement chamboulée et dévastée. Mais je garde espoir de m’en sortir un jour de cette foutue phobie sociale qui me gâche la vie. Plein de courage à toi.

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